La construction de béton est l’un des rares vestiges de l’architecture moderne au Québec, mais aussi le premier centre commercial du Canada, réunissant boutiques, bureaux, restaurant-cabaret, salle de cinéma, garage et station-service, le tout associé à un sporting club. C’est ce dernier que NEUF se chargera de rénover en 2012, dans le plus grand respect du style d’origine.
Mais ne brûlons pas les étapes. L’aventure commence en 1936, lorsqu’un industriel belge décide d’investir sur les terres canadiennes par la construction d’un complexe de loisir et de tourisme autour du lac Masson. Le Baron Louis Empain fait alors appel à l’un de ses compatriotes, l’architecte Antoine Courtens, pour la conception de ce projet aux lignes caractéristiques du modernisme alors en vogue en Europe. Le 9 juillet 1938, le « Roi du Swing », Benny Goodman, inaugure la salle de spectacle du domaine de l’Estérel, au plus grand plaisir de la communauté environnante.
Mais les choses prendront vite une tournure imprévue, le contexte de guerre entrainant la saisie du site par le gouvernement canadien et sa réquisition par l’armée. Les bâtiments seront ensuite abandonnés et soumis à un long dépérissement, qui conduira à la démolition de plusieurs d’entre eux, dont l’hôtel de la Pointe Bleue en 2012. Il faudra attendre 2014 pour voir leur classement par le ministère de la Culture en tant qu’ « immeuble patrimonial ». Quelques discussions entre la municipalité et le propriétaire plus tard, le centre commercial devient un hôtel de ville et un centre communautaire. Le sporting club avait, quant à lui, déjà été transformé en hôtel par NEUF quelques deux ans plus tôt, et complété d’un étage et d’une nouvelle aile comptant plus de 200 suites au total.
L’Estérel Resort est depuis une destination de choix pour les touristes locaux et internationaux, et a remporté plusieurs prix, dont la mention Or des Grands Prix du tourisme québécois.
Crédits photo:Alex St-Jean
